Le chiffre des créations d’entreprises en France a connu en 2016 sa plus forte hausse depuis six ans, preuve de la très bonne dynamique actuelle de entrepreneuriat français. Focus ici sur la définition de cet entrepreneuriat et sur ses différents enjeux contemporains.
Définition de l’entrepreneuriat
Si entrepreneuriat est un concept qui demeure difficile à expliquer avec exactitude, il se définit néanmoins le plus souvent comme l’action de créer une entreprise. Une définition plus générale désigne l’entrepreneuriat comme l’ensemble du processus de découverte, d’évaluation et d’exploitation lié à l’action d’entreprendre.
Principal économiste de l’entreprenariat, Joseph Schumpeter définissait, dans la première moitié du XXe siècle, l’entrepreneur comme une personne ayant le projet et la capacité de transformer une idée ou une invention en une innovation réussie. Pour beaucoup d’auteurs ayant ensuite travaillé sur le concept d’entrepreneuriat, celui-ci consiste en la prise de risque d’une personne prête à sacrifier une partie de sa carrière et de sa sécurité financière pour mettre en pratique une innovation à travers la création d’une entreprise. L’initiative portée par l’entrepreneur n’est pas forcément liée à un intérêt financier, comme dans le cas de l’entreprenariat social expliqué ci-après.
L’entrepreneur, personnage clef de entrepreneuriat
Au centre de entrepreneuriat, se trouve évidemment l’entrepreneur, personnage clef de l’éventuel succès de l’initiative lancée. À l’origine du projet, l’entrepreneur en est également le leader et la force motrice, par sa vision à long terme qui permettra à l’entreprise de garder un fil conducteur logique et ambitieux tout au long de son processus de vie. Ce processus sera rythmé par des décisions stratégiques prises par l’entrepreneur d’après sa réflexion mais aussi son intuition. Devant mener son travail avec enthousiasme pour jouer pleinement son rôle de locomotive dans l’entreprise, l’entrepreneur a également besoin de s’accomplir, d’un point de vue professionnel bien sûr mais aussi d’un point de vue personnel à travers le sentiment de se sentir utile dans la société.
Entrepreneuriat en France
Forte place de entrepreneuriat en Europe, la France a vu 554 000 entreprises se créer en 2016, soit une augmentation de 6 % par rapport à l’année précédente. Ces chiffres sont le fruit des différentes mesures mises en place ces dernières années par le gouvernement pour favoriser la création d’entreprises et la stimulation de l’économie en France. Afin de susciter des vocations, l’enseignement supérieur permet par exemple aux étudiants de suivre dans certaines universités françaises les cursus des écoles universitaires de management. Anciennement appelés instituts d’administration des entreprises (IAE), ces enseignements universitaires proposent une alternative crédible et moins coûteuse aux écoles de commerce privées. Depuis 2014, un statut national étudiant-entrepreneur donne la possibilité aux étudiants et jeunes diplômés d’élaborer un projet entrepreneurial avec l’accompagnement d’enseignants et de professionnels. Autres mesures phares, le gouvernement a également mis en place un pass entrepreneur numérique (facilitant l’accès aux aides publiques), un fonds pour l’innovation sociale, l’aide aux chômeurs créateurs ou repreneurs d’entreprises (Accre) et le statut d’auto-entrepreneur.
L’auto-entrepreneur ou le succès d’un entrepreneuriat simplifié
Statut créé en 2008 pour permettre à des travailleurs indépendants souhaitant lancer leur activité de bénéficier d’un statut simplifié et avantageux, l’auto-entrepreneur connaît un grand succès en France. Sur l’année 2016, plus de 220 000 personnes ont fait une demande de statut d’auto-entrepreneur, la création de ces auto-entreprises représentant ainsi quasiment la moitié de l’ensemble des créations d’entreprise dans l’Hexagone. Ces nouveaux entrepreneurs, appelés aussi micro-entrepreneurs, bénéficient de démarches de création d’entreprise très simplifiées et d’une franchise de TVA. En revanche, l’auto-entrepreneur a l’obligation de respecter les plafonds de chiffre d’affaires définis (82 800 € pour les activités de vente de marchandises et 33 100 € pour les activités de prestations de services en 2017) sous peine de recevoir des sanctions pouvant aller jusqu’à la perte de son statut.
L’entrepreneuriat social, une nouvelle forme entrepreneuriat
Dans leurs travaux publiés en 2005 dans La Revue de l’entrepreneuriat, les universitaires Thierry Verstraete et Alain Fayolle définissaient entrepreneuriat comme une « initiative portée par un individu […] construisant ou saisissant une opportunité d’affaires […], dont le profit n’est pas forcément d’ordre pécuniaire ». Si l’entrepreneur devient en général chef d’entreprise dans l’optique de créer de la richesse fiduciaire, cette nouvelle forme entrepreneuriat a pour but de servir l’intérêt général en répondant à des besoins sociaux délaissés par la société. Entrepreneuriat social s’est beaucoup développé dans les années 2000. Fondateur de la première institution bancaire de microcrédit, la Grameen Bank, qui permet aux Bangladeshis les plus pauvres d’emprunter des petites sommes, Muhammad Yunus est sans doute l’entrepreneur social le plus connu, lui qui a reçu le prix Nobel de la paix en 2006. L’engouement pour l’entreprenariat social s’est renforcé depuis la crise économique de 2008, et notamment en France où il est possible de suivre des enseignements supérieurs spécialisés sur le sujet, par exemple à l’ESSEC et à HEC.
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