Pour répondre aux besoins croissants en matière environnementale et sociale, de nouveaux acteurs économiques émergent. Regroupés sous le terme d’entrepreneuriat social, leur développement est une priorité pour relever les défis sociétaux qui s’annoncent.
Qu’est-ce qu’une entreprise sociale ?
Alors que les modèles traditionnels de développement économique montrent chaque jour un peu plus leurs limites, l’entrepreneuriat social représente un relais potentiel. Le principe de cette forme d’innovation entrepreneuriale est d’intégrer l’intérêt général au centre de son business model. Dans ce secteur de l’économie solidaire, le profit n’est plus qu’un moyen, pas une fin. En conséquence, les investissements sont évalués sur des critères de viabilité économique, mais également d’impact écologique et sociaux. La motivation des entrepreneurs et de leurs équipes vient de leur capacité à avoir un impact positif sur leur environnement, et plus simplement à générer toujours plus de profits.
Cette vision se place à contre-courant des modèles économiques classiques, mais cela n’empêche pas les entreprises sociales de devenir peu à peu des acteurs majeurs de l’économie. Elles ne remplacent pas l’action des services de l’État. Leur rôle est de proposer des solutions complémentaires à celles des entreprises publiques. Dans la mesure où elles assurent en partie un service public, les entreprises sociales sont susceptibles de recevoir parfois des aides. Mais avant tout, leur succès repose sur leur viabilité économique, et non sur des subventions.
La priorité donnée au secteur de l’entrepreneuriat social
A l’échelle de l’Union européenne, l’initiative Barnier a mis en avant ce pan entier de l’économie. Pour prendre en compte l’intérêt général sans pour autant augmenter les services publics traditionnels, l’entrepreneuriat social est un maillon essentiel. L’optimisation des dépenses publiques est une préoccupation majeure, et les entreprises sociales peuvent y contribuer activement. 1 euro investi dans le secteur rapporte 2 euros à l’économie. Tout en favorisant la croissance, l’entrepreneuriat social permet donc de satisfaire les besoins des citoyens, des salariés et des consommateurs en matière d’éthique, sans alourdir les finances publiques.
Les entreprises sociales interviennent également dans des secteurs qui requièrent beaucoup de main-d’œuvre. Ainsi, elles créent en moyenne 2 fois et demie plus d’emplois que les entreprises classiques. Et ces emplois sont souvent créés dans des zones ou des secteurs où le chômage pose problème. L’entrepreneuriat social apporte donc une réponse intéressante pour développer l’emploi.
Les pistes de développement de l’entrepreneuriat social
Au niveau européen comme au niveau de l’économie française, plusieurs pistes sont possibles pour favoriser le développement des entreprises sociales. Une première étape serait de faciliter l’accès des entrepreneurs sociaux aux fonds structurels mis à leur disposition par les programmes de l’Union européenne. En France, les régions, les départements et tous les échelons des collectivités locales ont également un rôle à jouer. L’entrepreneuriat social doit figurer parmi leurs priorités de politique socio-économique. Sur des sujets concrets comme le traitement des eaux usées à la maison ou l’adoption de produits économes en énergie dans les foyers, les collectivités locales sont en première ligne pour développer l’entrepreneuriat social. Pour que ce type d’initiatives puisse voir le jour, les responsables et élus locaux doivent être formés aux enjeux du secteur.
Ainsi, les entreprises sociales bénéficieront des ressources nécessaires à leur développement : des capitaux pour financer l’innovation, un accès aux marchés publics, ainsi que des hommes et des femmes prêts à s’engager dans ce secteur clé de l’économie du XXIe siècle.
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