Les banques n’ont pas complètement fermé la porte aux entrepreneurs sans apport qui souhaitent investir dans l’immobilier, même si l’on conçoit que ce type de financement devient parfois difficile à obtenir.
Alors comment emprunter sans apport pour l’achat d’un bien immobilier professionnel ? C’est ce que nous allons tenter d’élucider dans ces quelques lignes.
Les conditions pour emprunter sans apport
Faute d’épargne suffisante, vous imaginez que les banques vous fermeront systématiquement la porte au nez et cette idée vous refroidit d’avance. Pourtant, obtenir un crédit immobilier sans apport est tout à fait possible lorsqu’on connaît les critères de sélection.
Lors de l’étude d’un dossier, le banquier ne se limite pas seulement à l’analyse de l’apport. D’autres critères comme les revenus, la stabilité financière, la tenue des comptes, la situation ou encore l’âge sont autant de facteurs pris en considération.
Une situation financière rassurante
Dans un premier temps, la banque va regarder de près vos opérations financières : dépenses, épargnes, découverts, agios… Son objectif est de s’assurer que la gestion de votre budget est optimale. Même sans apport personnel, vous pouvez déjà démontrer que vous savez gérer vos ressources financières correctement. Ce qui est un bon point pour vous !
L’âge de l’emprunteur
Si vous êtes un jeune entrepreneur ou acquéreur, il est tout à fait compréhensible que vous ne disposiez pas d’une épargne suffisante étant donné que vous rentrez tout juste dans la vie active.
Ainsi, un jeune acquéreur aura plus de chances d’obtenir un prêt sans apport qu’un quadragénaire qui n’a aucune épargne. Après 40 ans, les organismes prêteurs se montrent beaucoup plus frileux !
Des critères de solvabilité maîtrisés
Les banquiers vont ensuite étudier avec minutie votre taux d’endettement. Ils cherchent avant tout à déterminer si vous êtes prêt.e à assumer les mensualités futures de votre prêt.
N’hésitez pas à démontrer la valeur de votre patrimoine en dehors de ce projet immobilier. Avez-vous d’autres placements ou biens de valeur ? Combien de parts détenez-vous dans votre entreprise ? Possédez-vous d’autres biens immobiliers sans trop de crédit à rembourser ?
Valeur du bien à investir
La banque appréciera fortement votre capacité à la rassurer sur la valeur du bien immobilier à acheter. Pour cela, montrez-lui que vous n’achetez pas un bien à un prix surévalué. Expliquez en quoi l’emplacement du foncier est amené à s’apprécier avec le temps. Ainsi, vous donnerez de la matière à la personne en face de vous dans l’hypothèse d’une revente et de sa capacité à récupérer suffisamment d’argent pour solder votre prêt.
Les garanties pour obtenir un crédit professionnel sans apport et sans caution
Lorsqu’une entreprise sollicite un établissement de crédit, l’approche n’est pas la même que pour un particulier. Généralement, pour les entreprises en phase de croissance, les garanties ne sont pas aussi importantes. Néanmoins, un dossier sans apport et sans caution doit être solide. Pour cela, vos garanties devront être suffisantes pour convaincre les banques. Et plus l’investissement est important, plus les garanties demandées sont nombreuses !
Si vous investissez dans un achat immobilier professionnel de type local commercial ou maison à but locatif professionnel, une hypothèque sur celui-ci pourra être contractée. Ainsi, en cas de défaillance de votre société, la banque devient propriétaire de l’immeuble et peut en jouir comme elle l’entend.
Une autre solution est le prêteur de deniers. Il permet à votre banque d’être payée en priorité si vous ne parvenez plus à rembourser votre emprunt.
Le nantissement de biens est également une possibilité pour les fonds de commerce ou les valeurs mobilières (actions et parts sociales).
Les SCI (Société Civile Immobilière) peuvent également contracter un prêt immobilier SCI sans apport pour la réalisation d’un investissement locatif. La capacité d’emprunt dépendra principalement des ressources des associés. Ce qui peut être un gros avantage, sachant que la banque ne considérera pas la situation de chaque associé de manière distincte, mais bien la capacité de financement commune.
Dans le cas de la SCI, chacun des actionnaires devra également se porter caution solidaire de la dette souscrite, à hauteur de ses parts. Une société tierce sera alors mandatée pour régler les impayés de la SCI à la banque prêteuse. Elle se retournera ensuite vers les actionnaires cautionnés.
Comme vous pouvez le constater, il est tout à fait possible, pour monter un projet professionnel immobilier, d’emprunter de l’argent sans apport. L’hypothèque, la caution solidaire, les critères de solvabilité ou encore l’âge du contractant sont autant de facteurs qui joueront en votre faveur.
De nombreux organismes de crédit se sont spécialisés dans ce type de solution de financement, rendant ainsi les conditions d’accès plus souples que celles des banques traditionnelles. À défaut d’avoir suffisamment de fonds disponibles pour garantir le remboursement de votre prêt professionnel, ayez un dossier solide !
(Crédit photo : iStock)